L’année de la robe de mariée

NDLR: Post aussi long que la robe de Camille, avec de magnifiques photosde Bubble Love Photography (pour la plupart recadrées par mes soins pour préserver les deux jeunes mariés)
Moi qui couds peu pour les autres, en 2018, deux copines m’ont demandée de coudre leur robe de mariée! La robe de la cérémonie Civile pour Céline, et les robes de la cérémonie Civile puis religieuse pour Camille. Quel plaisir de pouvoir faire ce cadeau à mes amies, et quel challenge personnel! Je vous ne vous cache pas que c’était bien plus de pression que de coudre pour moi même, et en même temps j’étais très tentée par l’aventure, et l’opportunité de travailler des tissus d’exception. Voici donc la robe du mariage religieux, qui a eu lieu en septembre. J’attendais les photos officielles pour vous la montrer. Et j’ai bien fait, les photos, grâce à la talentueuse Géraldine de Bubble Love Photography , que je remercie chaleureusement, sont absolument magnifiques. Quelle chance de voir son travail sublimé ainsi!
Ce que je retiens de ces trois projets, c’est la merveilleuse aventure humaine qu’est la confection d’une robe pour quelqu’un. Se voir plus souvent, discuter de leurs envies, de leurs rêves, bref, des moments privilégiés qui donnent encore plus de valeur à la robe en elle même. C’est donc un peu fou, très impressionnant, et un poil stressant, mais une des plus belles chose que la couture m’ait fait vivre.


La robe…

Je ne suis pas styliste, et ne souhaite pas le devenir, l’inspiration a donc été très très forte d’une robe de la somptueuse marque Laure de Sagazan (à ce point là de ressemblance, je ne peux le nier, mais je souhaite être clair: j’ai vu cela comme un merveilleux exercice , mais je ne souhaite pas faire des robes de manière professionnelle, et encore moins sur des modèles déjà existants). Les cours de modélisme de la mairie de Paris m’ont vraiment aidé et on été tout de suite mis en pratique. Cela m’a permis de partir des mesures de Camille afin de créer mon propre patron. Gros exercice. La toile, blanche et grise, tenait plus du déguisement, mais laissait présager un modèle qui allait bien à Camille. Cette taille empire la mettait en valeur, cette coupe était ma bonne.
C’était donc parti pour le fameux shopping tissu…

Les tissus et la construction…

Le Crêpe de soie

Après avoir passé des mois à côtoyer leur belles dentelles et les magnifiques tissus du rayon mariage de Tissus Reine, j’étais vraiment aux anges de pouvoir coudre ce crêpe. Niveau quantité j’ai pris3m, soit 2 hauteur de jupe, 60cm pour la traine et 30 cm pour le buste, qui est en fait assez court. ,  (c’est une fausse jupe portefeuille).  C’était un peu juste, mais bon, il n’est pas donné ce beau crêpe lourd! Et je n’ai pas été déçue: en plus d’être bien opaque, pas trop brillant et d’avoir un superbe tombé, c’est un vrai bonheur à travailler. Pas trop fuyant, et il réagi très bien au fer à repasser doux, ce qui fût une belle surprise. Seule difficulté: il s’effiloche beaucoup, il faut donc faire attention pendant les essayages de “mi-parcours”. Tant que les bords à crus n’étaient pas protégés ou enfermés dans des coutures, il était facile de tirer des fils, ce qui est arrivé à plusieurs reprises, notamment pendant l’assemblage du buste et du galon, que j’ai refait trois fois. A la main… Bref, je veux dormir dans du crêpe de soie! 


La dentelle du dos et des manches

Nous allions peu la voir, le plus important était les festons. Nous les voulions assez travaillés, pour bien dessiner le décolleté du dos. Comme la première robe, nous avons pris de la dentelle de Calais, légèrement rebrodée. **ASTUCE** Pour fini les emmanchures, j’ai utilisé un tout petit galon de dentelle (toujours Tissus reine), coupé en deux dans le le sens de la longueur pour le rendre plus fin, puis cousu en deux fois, un peu comme un biais rapporté. C’est une manière assez efficace d’obtenir de jolies finitions sur de la dentelle!



Le galon de guipure…

Alors lui, c’est un peu la colonne vertébrale de la robe. Tout reposait sur lui, tant que nous ne l’avions pas, difficile de choisir la couleur du crêpe, etc…Après avoir arpenté TOUTES les merceries de Paris (ou presque) et une multitude de mercerie en ligne, tenté d’éclaircir des galons trop écrus avec du Vanish… Nous sommes revenus vers notre premier coup de cœur… à Tissus reine! (Non sponsorisé, promis). Bien qu’un peu trop large, il était parfait, et avait ce petit “jour” que voulais sur les côtés, pour donner plus de légèreté à l’encolure. Son côté guipure graphique était tout à fait ce que nous voulions. Il était complètement ajouré, j’ai donc doublé le fond avec de la soie et de très petits piqués nervures (test juste en dessous), tout en conservant une rangée de jour sur les bords. 


Les festons de l’encolure et de la ceinture…

Pour souligner l’encolure, nous avons choisi un galon de dentelle de calais uniquement pour ses petits festons triangulaires (bien qu’il soit magnifique en entier) (toujours de Tissus Reine, il est aussi disponible en ligne sur Ma Petite Mercerie ).
Pour les festons de la ceinture, nous avons réutilisé ceux de la dentelle de calais de la première robe, arrondis et plus larges.



La doublure

Le buste et la jupe ont été doublés en viscose fine. Tout comme pour la jupe extérieure, l’ourlet mouchoir donne une belle finition.

Les boutons

J’ai recouvert les 30 boutons (une bonne petite soirée télé!) de la robe avec de la viscose, et non de la soie, trop épaisse et qui s’effilochait trop. Ils sont complètement décoratifs et cousus le long du zip invisible et de la couture milieu dos.

Le voile

Un simple tulle de nylon, léger et souple. Nous avons pris 2.50m (en 3m de laize, 7.90€/mètre)  et j’ai arrondi les angles (une expérience que je vous recommande chaudement dans un studio parisien avec à peu près 2m2 de libre au sol!!!)
Nous l’avons tout simplement fixé avec des épingles à chignons dans la coiffure de Camille; pour un rendu le plus simple possible.

Les difficultés

Je commencerais par les fronces du buste. Malgré la toile, après plusieurs essais et le danger d’abîmer le tissu, j’ai fini par les former sur Camille directement, en moulage. Le rendu n’est pas parfait mais mieux que lorsque je fronçais le tissu avec les marques prises lors de la toile…
Puis il y a eu la soie qui s’effilochait très rapidement, ou dont les fils se tiraient en la cousant, mais je l’ai déjà mentionné plus haut.
Enfin, la traine. La forme obtenue est plutôt satisfaisante pour une première sans patron, mais je ne trouvais pas d’idée valable de remonte traine. Un peu à court de temps, nous avons opté pour des épingles à nourrices avec sécurité, mais ça n’est pas l’idéal pour préserver la soie on est d’accord! Je suis preneuse de vos conseils à ce sujet!

La robe et la mariée…

Toutes les deux ont dansé avec l’heureux marié jusqu’au petit matin, presque sans encombres (quelques boutons devront être remplacés et le zip doit subir une petite opération chirurgicale, Paquito oblige) La plus belle des réussite, car cela montre que Camille était bien dans sa robe et a pu profiter un maximum de leur belle soirée!

Pour finir, la pose du voile juste avant de rentrer dans l’Eglise… Dans ma tenue cousue la veille, je m’étais un peu oubliée dans l’histoire!

Merci à Camille et ses témoins qui m’ont fait confiance et m’ont accompagné dans cette merveilleuse aventure! Ainsi qu’à Bubble Love Photography! Et bien entendu, tout le bonheur du monde aux jeunes mariés, et merci pour ce beau mariage qui vous ressemblait tant!